Danseurs – Arte cantoniera
Cette série de danseurs est un hommage au travail des cantonniers qui à coups de pinceaux enduits de goudron, rebouchent sur des centaines de km, aussi bien en France que dans les autres pays, les fissures que le vieillissement et la rétractation du macadam engendrent. En empêchant les infiltrations d’eau, ces travailleurs s’assurent d’une chaussée sèche et ferme. Ils préservent ainsi des déformations, les routes mises à mal par la circulation en période de dégel.
C’est en voiture qu’on remarque ces longs paraphes sur les départementales, ces écritures aléatoires que l’inclinaison du soleil met plus ou moins en évidence. L’encyclopédie Wikipédia décrit bien la pénibilité du métier de ces forçats de la route qui, même motorisé, recourt encore à la force des bras. Le mot de cantonnier n’est plus qu’un souvenir dans la mémoire des plus anciens puisqu’il a été remplacé en 1947 par celui d’agent de travaux, puis agent d’exploitation avant l’appellation actuelle de « accoroutiste »!
Il reste encore sur le bord des routes de certaines régions, des petites masures pour abriter ces hommes. C’est en Italie qu’elles portent le nom de « casa cantonieri », d’où le glissement d’ « arte cantoniere », clin d’oeil à l’arte povera.
© 2019-Jacques Lamy.
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